Le microbiote contribue aux effets bénéfiques de la restriction calorique


Les effets métaboliques de la restriction calorique, tels qu’un meilleur contrôle glycémique ou le brunissement des adipocytes, résulteraient de la modification du microbiote intestinal. Telles sont les conclusions d’une équipe suisse qui caractérise, chez la souris, les modalités de communication de l’axe microbiote-système immunitaire-tissu adipeux. Comment expliquer les effets métaboliques favorables de la restriction calorique régulièrement rapportés dans les études animales ? Il semblerait que le microbiote n’y soit pas étranger, comme le suggère une nouvelle étude parue dans Cell Metabolism. Les chercheurs ont en effet démontré qu’une restriction calorique de 40 % imposée à des souris pendant 6 semaines entraînait un remodelage de la composition du microbiote. Qui plus est, le transfert du microbiote ainsi modifié à des souris axéniques (dépourvues de flore intestinale) et nourries ad libitum provoquait des améliorations métaboliques : meilleure tolérance au glucose, augmentation de la sensibilité à l’insuline, moindre prise de poids et brunissement du tissu adipeux des animaux. Les chercheurs se sont ensuite attachés à caractériser les mécanismes sous-jacents et ont mis en évidence un axe de communication microbiote – système immunitaire – tissu adipeux. Ainsi, le remodelage du microbiote lié à la restriction calorique se traduisait par la disparition de certains gènes bactériens impliqués dans la synthèse bactérienne de lipopolysaccharides (LPS) – molécules provoquant une inflammation locale de la muqueuse intestinale mais aussi systémique (endotoxémie). Il en résultait une moindre fixation des LPS aux Toll-Like receptors de type 4 (TLR4), récepteurs membranaires présents sur les macrophages ainsi que sur certains adipocytes. Cela conduisait à une modification de la réponse immunitaire innée d’une part, améliorait les marqueurs métaboliques et participait au brunissement adipeux d’autre part. Bien que préliminaires, ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles pistes pour le développement de nouveaux traitement contre l’obésité.

Source : Fabbiano S et al. Functional Gut Microbiota Remodeling Contributes to the Caloric Restriction-Induced Metabolic Improvements. Cell Metab. 2018 Dec 4;28(6):907-921.e7.

RETOUR