villeperdrix
Une
belle aventure humaine à tenter Le
jeûne, une tendance en marche |
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Payer
pour marcher des heures sans rien manger durant sept jours.
Drôle de démarche... et pourtant, c 'est la
tendance qui attire de plus en plus de monde chez Gisbert
Bölling. Les adeptes de « Jeûne et
randonnée » misent sur les bienfaits de la
privation de nourriture, selon eux un remède aux maux
liés à nos modes de vie. C
j est
dans la Drôme que tout a commencé »
déclare Gisbert Bölling, à
l'origine du concept « Jeûne et Randonnée
». Derrière cette idée farfelue au
premier abord, une longue réflexion fut menée
comme le raconte Le fondateur du
projet : « En 1990, on a commencé à
faire des stages dans la Drôme et on
était les seuls. L'idée de jeûner et de
randonner en même temps, c'était
tellement bizarre mais ce n'était pas
lancé au hasard. En 1954, 11 médecins
suédois ont fait une marche de 500 km en
jeûnant parce qu'ils voulaient ouvrir une clinique de
jeûne comme en Allemagne. [...] C'est de
là qu'est née l'idée de faire
«Jeûne et Randonnée ». À
partir de 1970, petit à petit des stages se sont
développés en Allemagne. Nous, on en a
eu connaissance dans la Drôme en 1989 et on a
commencé en 1990 à Léoux.
» Une
alternative ? Au
fur et à mesure, l'expérience attira de
plus en plus de monde notamment grâce a la
curiosité des médias envers le sujet.
Mais Gisbert Bölling perçoit le succès de
son activité comme un besoin
d'échapper aux travers de notre
société : « Il faut strictement dire :
c'est le jeûne diététique, c'est le
jeûne de bien-être, de remise à
zéro sur les compteurs... |
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À
cheval entre la Provence et le Dauphiné, à
Léoux, hameau de la commune de Villeperdrix, Gisbert
Bölling et sa famille accueillent de nombreux
jeûneurs-randonneurs. |
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Parce
que notre civilisation a deux défauts. Il y a le
premier, et là, je parle en tant que prof de gym,
c'est la séden-tarité. Les enfants ne bougent
pas, la circulation sanguine marche mal, et quand la
circulation marche mal, tout marche mal. Et puis, il y
a le mental, quand on fait du jogging, tout va mieux,
et puisqu'on ne le fait plus... On prend la voiture
pour aller dans un « fitness center » et on prend
l'escalator pour monter à l'étage. Et donc la
randonnée est très importante.
» A
l'origine, le concept a vu le jour en Allemagne où le
jeûne thérapeutique est même
remboursé par la sécurité sociale mais
il commence à percer en France et a vu la
création du label « Agréé FFJR
» (Fédération Francophone de Jeûne
et Randonnée) en 2013. |
Un
encadrement professionnel Avec
plus de 38 centres organisateurs labellisés et
plus de 70 lieux à découvrir en France, la
FFJR est encore amenée à se développer.
Il paraît nécessaire que cette démarche
soit encadrée par des professionnels. Jeûner
tout en faisant de l'exercice peut vite s'avérer
dangereux si l'on n'est pas guidé. C'est pourquoi,
une semaine de préparation où on supprime une
catégorie d'aliments par jour est mise en place avant
le temps de jeûne. L'organisme doit être
préparé à un tel changement et doit
ensuite être réhabitué
progressivement à une alimentation
normale. Une
3e semaine est donc dédiée à la reprise
alimentaire où la nourriture est
réintroduite petit à petit. En plus de
ce protocole très réglementé, les
professionnels s'engagent à fournir aux
jeûneurs un service de qualité en toute
sécurité. |
Vous
voulez tenter l'aventure ? À
Léoux, des stages sont organisés tout
au long de l'année. Ils débutent le samedi
à 17 h et se terminent le vendredi à la
même heure pour les personnes disposant de leur
voiture sur place, ils s'achèvent le samed matin pour
les personnes venues en train. Une
navette est mise à disposition et relie Valence-TGV
et Léoux. Elle se rend
le samedi entre 14 h et 15 h pour récupérer
les jeûneurs et les ramène le
samedi suivant à 13 h. L'aller-retour
s'élève à 30 €. Les
réservations doivent être prises une ou deux
semaines au préalable via
ie
site Internet : jeune-et-randonnee.com/contact.php, 04 75 27
41 58. Chaque
semaine, 5 à 15 personnes peuvent être
accueillies. Les
tarifs : stage d'une semaine : 400 € (logement non compris)
Logement
en dortoir : 70 € la semaine Logement
en chambre double : 100 € par personne À
Montauban-sur-L'Ouvèze, M. et Mme Christian et
Caroline Valette oni été
séduits par le cadre et la très grande
bâtisse située au cur du hameai de La
Combe. Ils y ont créé un centre «
Jeûner en marchant ». Les Buddleias. Une semaine
de stage : 8 chambres pour 2 ou 3 personnes mises à
la disposition des stagiaires (limité à 20),
à partir de 25 ans. Infos :
jeuner-en-marchant. |
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Pourquoi
jeûner ? Nos
modes de vie nous amènent parfois à malmener
notre corps et cette période de jeûne agirait
comme une détoxification de l'organisme. « Le
jeûne donne la possibilité à l'organisme
de régler le problème avant qu'il
devienne une maladie »,
expligue Gisbert Bôlling. Y ajouter la
randonnée permet d'accentuer cet effet de
nettoyage. C'est aussi l'occasion pour les
férus de marche et pour les amoureux de la nature de
découvrir les plus beaux paysages français.
Cette forme de jeûne plus douce s'adresse
à tous, à condition d'être en bonne
santé contrai- |
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Depuis
le hameau Léoux sur le flanc de la montagne
d'Angèle. |
Une
journée type 1 -
Réveil entre
8 h et 9 h
2 -
Tisanes et
jus de fruits pour
prendre des forces avant d'aller marcher. 3 -
Etirements avant la randonnée 4 -
Départ pour
une randonnée de3à4h.
5 -
Retour au gîte 6 -
Quartier libre lecture,
vidéos sur le jeûne, repos... 7 -
Bouillon et causerie du soir avant une bonne nuit de
sommeil. |
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«Le
jeûne c'est l'antidote des maladies de civilisation»
Comment
vous est venue l'idée de faire « Jeûne et
Randonnée » ? «Après
la chute du mur de Berlin, le principal organisateur de
«Jeûne et Randonnée» a
proposé la gratuité de ces stages aux
frères et surs de l'Est qui pendant 40
ans ne pouvaient pas voyager. Il proposait le
Jeûne et la Randonnée dans le monde entier. Une
de mes filles est d'ailleurs allée en Himalaya pour 15
jours et une nièce a fait un stage sur la Côte
d'Azur avec l'organisateur allemand et de là, elle a
pris le train pour venir jusqu'ici. Elle nous a
laissé le catalogue et elle a dit : j'ai fait une
semaine «Jeûne et Randonnée». On
connaissait le jeûne car en Allemagne, il est
connu de tout le monde. Et la randonnée, on savait
parce qu'on organisait déjà des
randonnées à cheval ici, à
Léoux. Et là, on s'est dit : «Mais c'est
ça !» C'est là où on s'est
lancé avec deux participants ici, un participant par
là. Et petit à petit, le
phénomène a pris de l'ampleur. »
Comment
avez-vous réussi à vous faire connaître
? «J'ai
publié un premier livre, un deuxième puis un
troisième livre sur le jeûne. Ça a
suscité la curiosité des journalistes
notamment dans un article dans «Psychologies
Magazine» de 2001. A la suite
de la publication, j'avais eu 40 personnes
ici, ça débordait. Et c'est là, qu'on a
encouragé d'autres gens à se lancer et petit
à petit, l'activité s'est
répandue.» Vous
vous êtes inspiré de la pratique allemande pour
monter ce projet ? «Oui,
cela vient de l'Allemagne. D'autant plus que le
problème en Allemagne est plus grave qu'en France,
ils ont une cuisine qui est très lourde, il y a deux
fois plus d'obésité. C'est pour ça, que
le jeûne s'est plus développé
là-bas mais en France, on est en train de rattraper
le retard. On subit le contre-courant. Le jeûne, c'est
l'antidote des maladies de civilisation : corriger au moins
une fois par an. Je dis toujours ici à la fin du
stage : exportez un peu du jeûne, exportez un peu de
la randonnée dans la vie de tous les jours. Et
c'est cela qui est en train de se faire car la science le
prouve maintenant, le jeûne permet de diminuer
le risque de maladie pour toutes les civilisations si on
accorde sous quelque forme que ce soit, un repos à
l'organisme et cela peut prendre la
forme de jeûne intermittent. » A
lire pour aller plus loin Sophie
LACOSTE et Gisbert BÖLLING, «Le
Jeûne : mode d'emploi», aux
éditions Leduc.s, Collection C'est Malin, 2016
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ENTRETIEN
AVEC UNE JEÛNEUSE RÉGULIÈRE
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Le
jeûne, c'est laisser un moment de répit
à notre organisme que ne nous offre pas notre mode de
vie ? «Oui,
il faut laisser suffisamment de temps a l'organisme
de faire le ménage. J'ai fait une formation
de linguiste parce que j'étais prof en
Allemagne et le matin, vous prenez le petit déjeuner
: « dé-jeûner », sortir du
jeûne. Il y avait une
période de jeûne chaque nuit. Surtout en hiver,
les nuits sont longues et on ne mangeait
pas pendant 12-13h. On essaie de vivre
en hiver comme si c'était l'été : la
moitié de l'année, nous vivons comme des
légumes hors saison. Et ceux qui développent
la dépression hivernale ce n'est pas
à cause de l'absence de lumière, c'est
juste un manque de bon sens parce qu'on ne peut pas
vivre en hiver comme si c'était
l'été. A 20 h, en
été. c'est le plein jour, en hiver, c'est
déjà la pleine nuit. Et
cette semaine de jeûne pour les gens
ici, c'est le rattrapage de ce que le corps aurait pu faire si
on dormait encore comme nos ancêtres
: 12-13h l'hiver et 5-6h
en été. Ce qui était
normal car sans lumière, on ne pouvait pas
travailler, et avec lumière, il fallait travailler.
Avant pour survivre, on était obligé de
travailler dur physiquement.
Tout cela n'existe plus aujourd'hui parce que
le progrès a tout changé. Maintenant, tout est
fait artificiellement, le sport, les ordinateurs.
Internet, tout cela c'est artificiel - et on en a
besoin. Tout est mécanisé. Entre la maison et
le lieu de travail, on fait
à peine deux fois 50 m
à pied par jour, c'est tout, et ce
n'est pas assez.» Propos
recueillis par Marie Meunier |
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Corinne
Amar, stagiaire de Jeûne & Randonnée
Comment
avez-vous découvert Jeûne et Randonnée
? Ça
fait très longtemps que je le fais. Je l'ai
découvert par hasard et j'y suis allée pour la
première fois sans a voir fait ni randonnée ni
jeûne. Et ça a été une sorte de
révélation. Je ne m'étais pas
posée la question de si c'était difficile.
Ça m'a allégée, j'ai eu le sentiment
que je m'étais surpassée. Le fait
d'arrêter de manger, de consommer, de
dépenser... On le fait trop. Pendant une semaine,
j'ai pu arrêter de consommer et en plus, je n'en ai
pas souffert. J'ai appris des choses, j'ai remis les
pendules à l'heure. Qu'est-ce
que vous aimez à Léoux ? Pourquoi ce site et
pas un autre ? Léoux,
c'est la première adresse que j'ai trouvée. Il
y a plein d'autres gîtes, notamment dans la
Drôme mais ici, le vendredi, je peux
téléphoner oour dire que ça ne va pas
bien et je suis acceptée le samedi. En plus, c'est un
budget très raisonnable. Et puis, il y a quelque
chose de très Spartiate dans ces montées, dans
ces montagnes et dans cet aspect caillouteux. J'aime aussi
l'idée d'avoir le minimum de confort, de me
déshabituer. Il y a un autre lieu où il y a
une piscine, un jacuzzi mais ce ne serait pas la même
chose. Je recherche aussi ce côté minimaliste,
en harmonie avec la nature. Qu'est-ce
qui vous a donné envie d'y retourner ?
Le
fait de savoir que si je n'étais pas bien dans mon
quotidien, je savais que je pouvais remettre les pendules
à l'heure. Jeûner, c'est être bien dans
son corps pour être bien dans sa tête. Et puis,
il me semble que ce n 'est rien dans une vie jeûner 6
jours. Et
quels bienfaits ressentez-vous ? Une
grande légèreté dans la tête
après avoir marché des journées
entières, avoir déplacé mon
énergie vers le repos, la sieste... C'est incroyable
aussi |
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«Jeûner,
c'est être bien dans son corps pour être bien
dans sa tête» |
la
vitesse à laquelle passe le sentiment de faim.
Je n'aurais jamais pensé que ce soit si facile de se
passer de nourriture. Je tire énormément
de bienfaits aussi au niveau de la peau, du regard. Au
bout de 4 jours, on
voit une lumière physique sur les visages des autres.
Les toxines sont parties et le qrain |
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de
la peau aussi. On sent un raffermissement du corps, de la
peau avec un effet rajeunissant. Le résultat est
d'une efficacité époustouflante. Ce teint,
cette peau, ce serait impossible de les obtenir avec un
simple régime. On se rend compte qu'en mangeant lourd
le soir, on ne peut se lever le matin. Et l'alimentation
prend une dimension sacrée. II
y a des désagréments liés à la
pratique ? Oui,
les maux de tête, les migraines, la bouche
pâteuse. Mais cela permet de retenir quelque chose car
ça nous a coûté quelque chose. On est
pris d'une sorte d'allégresse en rentrant chez soi
pour appliquer ce que l'on a appris : prendre un bouillon le
soir, dormir tôt... C'est
un mal pour un bien ? Oui, cette
expérience offre une magnifique réconciliation
avec son corps. Il y a quelque chose qui aguerrit, qui
tonifie, qui construit pour les mois à venir. A un
moment donné de la marche, tout est clair parce qu'on
voit mieux. On réitère une expérience
qui à chaque fois est singulière. On a beau la
répéter, elle est à chaque fois
unique. |
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«On
peut trouver mille et une bonnes raisons de
jeûner». Et vous pourrez les retrouver dans ce
livre. Accorder un peu de répit au système
digestif, entrer dans une démarche de bien-être
physique et psychologique, prendre conscience de la
nourriture, éviter des problèmes de
santé, se purifier, amorcer une perte de poids...
Mais entrer dans une période de jeûne ne doit
pas se faire n'importe comment. Il faut savoir
privilégier certaines plantes, il faut savoir pallier
les éventuels désagréments. Chacun
réagit de manière différente et ce
petit guide apporte quelques réponses aux questions
que se posent les jeûneurs qu'ils soient
confirmés ou débutants. Bien sûr,
advient ensuite la période post-jeûne et
là encore, les deux auteurs prodiguent quelques
précieux
conseils pour que cette phase se déroule dans les
meilleures conditions possibles.
Même avec ce retour à la normale, il est
possible d'importer le jeûne dans la vie quotidienne.
Un
panorama complet de la pratique. |